G comme Grossesse (par Véronique)
« La grossesse n’est pas une maladie » m’avait annoncé sans un sourire et sans même lever les yeux de son bureau ma patronne de l’époque, alors, que jeune mariée, je lui annonçais la bonne nouvelle, un peu embarrassée. 6 mois plus tard, Jeanne naissait et celle que j’avais imaginée dragon sans coeur faisait livrer un adorable bouquet de fleur au nom de ma fille pour lui souhaiter la bienvenue.
Chaque grossesse est une aventure qu’on traverse les yeux bandés et de toutes façons désorientée, quelle que soit la qualité des conseils prodigués par son entourage. Parce que chacune contient sa propre part d’inconnu, de moments d’énergie herculéenne et de gros coups de mous. Etre enceinte, c’est être la même mais sans limite, un peu comme si tous les thermostats s’emballaient. Et lorsqu’il faut concilier cet état de capitaine d’un bateau parfois ivre avec un travail, c’est un voyage qui ressemble plus à celui de Maud Fontenoy seule au milieu du Pacifique qu’à un épisode joyeux de la Croisière s’amuse.
Avec des patrons conciliants et d’autres affolés, ceux pour qui vous ne comptez désormais plus en entrant dans le camps des mères, et ceux, pudiques, embarrassés par cette manifestation explosive de féminité, qui vous évitent ou vous demandent en articulant si vous pouvez continuer à travailler comme « avant ». Sans oublier ceux qui prennent comme prétexte la grossesse d’une salariée pour la rétrograder l’air de rien et sous couvert de « la ménager ».
Et au milieu de tout, un travail à faire, des clients à contenter, des décisions à prendre pour la période de congé maternité, des projets à formuler pour le retour avec parfois des grands frères ou des grandes soeurs qui attendent et un futur père plus ou moins présent.
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