C’est au tour de Cécile de nous donner de ses nouvelles dans le cadre de la rubrique Parcours au fil du temps. Encore une fois, un grand merci à elle d’avoir pris le temps de le faire et pour la confiance qu’elle m’accorde.
Cécile, 39 ans, 2 enfants, docteur en psychologie, psychothérapeute, vit New York. Elle a témoigné pour la première fois en 2008 puis en 2012.
Depuis ma dernière contribution aux billets d’En Aparté, pas de grands changements fondamentaux a signaler, si ce n’est un réel accent mis sur l’équilibre entre travail et famille, mais aussi la recherche d’un équilibre et bien-être personnels qui se définissent pour moi par des moments privilégiés de sport, lecture, rêverie, voire flânerie ou sieste SEULE (mot clé ici !).
En quelques mots pour rappeler le contexte dans lequel je vis, je suis mariée depuis bientôt 11 ans, nous avons deux fils de presque 9 et 6 ans, et nous vivons à New York depuis 16 ans. Apres une école de commerce en France, j’ai repris des études de psychologie à New York et suis diplômée depuis mai 2011. Je travaille dans l’institut dans lequel j’ai effectué mon stage de fin d’études (stage que j’avais fait à mi-temps pour garder du temps pour les enfants mais aussi pouvoir soutenir mon mari dans ses responsabilités professionnelles très stressantes et prenantes). Mon mari a créé un fonds d’investissement avec des associés il y a maintenant presque 6 ans.
Finalement, je suis assez satisfaite de l’équilibre que j’ai fini par atteindre cette année : occupations professionnelles entre 16-20 heures par semaine, récupérer les enfants trois fois par semaine a l’école, et quelques moments pour moi dans la semaine que je considère comme des vrais rendez-vous (comme une réunion ou si j’allais chez le médecin), afin que ces plages horaires ne sautent pas. Résultat des courses : je travaille assez pour avoir l’impression de contribuer et me développer, je suis contente du temps que j’ai avec les enfants (ce n’est ni trop, ni trop peu) et profite de ce temps avec eux, et les enfants et mon mari semblent heureux de ma disponibilité et présence.
Un grand cheval de bataille pour moi : lutter contre l’accélération du temps que j’attribue principalement à l’invasion de la technologie dans nos vies. J’ai cette impression très forte (peut-être liée a l’âge !!) que tout va de plus en plus vite, que nous sommes assaillis d’informations et qu’il est de plus en plus difficile de rester dans l’instant présent et de profiter du moment. Il y a donc plein de moments au quotidien où j’essaie de ralentir le passage du temps et arrêter ce sentiment de course effrénée : j’essaie par exemple de ne pas vérifier mes emails constamment avec mon iphone ou de ne pas y répondre dans la minute tout en faisant deux choses à la fois, comme me rendre à un rendez-vous et taper sur mon iphone !
Au final, la problématique de la conciliation entre vie professionnelle et vie privée demeure pour moi une question de chaque instant. Est-ce que je réponds à cet email non urgent lorsque les enfants sont couchés ou est-ce que je profite de ma demi-heure pour lire un roman ? Est-ce que je dois vraiment fixer cette réunion à cette date-la en-dehors de mes horaires réservés au travail ou est-ce que je garde cette plage horaire pour aller au yoga ? J’essaie par mon questionnement de libérer des moments ou je peux choisir de ne pas faire quelque chose qui a trait au travail (ou même aux enfants ou mari !) car ce n’est pas aussi essentiel ou urgent que je pouvais le penser dans le feu de l’action, et d’utiliser ce moment pour ma détente, mon plaisir, ou mon bien-être.
Je vous donne rendez-vous dans six mois ou un an pour faire le bilan de cette nouvelle attitude !
Merci pour ce témoignage.
A propos du temps qui file et du flux croissant d’informations et de sollicications, lire à ce sujet « Trop vite ! », de Jean-Louis Servan-Schreiber. Il est même disponible en poche; donc aucune excuse pour ne pas le lire 🙂
P.S. : tu en as de la chance d’habiter Big Apple !
Centrino