J’ai eu l’opportunité de rencontrer lundi soir à Paris deux femmes créatrices d’entreprises dans le domaine de la santé. Deux femmes passionnées par ce qu’elles font et passionnantes à écouter.
Ces deux femmes, Michèle Boisdron-Celle, 52 ans et Cécile Réal, 38 ans, font partie des 18 finalistes (3 par continent) du prix Cartier Women’s Initiative Awards, sélectionnées parmi 1000 candidates.
Voici en quelques mots et impressions ce que j’ai retiré de cette rencontre :
– Deux personnalités, deux caractères,
– Deux formations scientifiques : l’une biologiste/pharmacologue, l’autre ingénieur biomédical.
– Deux projets : pour l’une, Cécile Réal, des outils de diagnostic et une meilleure prise en charge thérapeutique de l’endométriose, une maladie gynécologique chronique qui touche 10% des femmes en âge de procréer et cause des troubles divers – douleurs, saignements, infertilité, fatigue – , pour l’autre, Michèle Boisdron-Celle, un dépistage du risque toxique de certains traitements pratiqués dans le cadre d’une chimiothérapie (risque différent selon les gènes et le métabolisme de chaque patient) afin d’augmenter l’efficacité des traitements et de réduire leur toxicité, parfois mortelle.
– Deux entreprises pour commercialiser leurs produits, Endodiag et ODPM, l’une à Evry, l’autre à Angers, lancées à plusieurs.
– Mais une même envie de faire bouger les choses dans le domaine de la santé et du mieux-être des patients,
– Un même combat pour obtenir des financements publics (OSEO notamment) et lever des fonds privés (via des business angels)
– Une même énergie, une même volonté de ne pas se laisser freiner par les obstacles (financiers, sociétaux, de légitimité -souvent seule femme dans des milieux encore très masculins, etc.), de se dépasser,
– Un même regret que le financement du secteur privé ne soit pas plus développé en France, que l’entrepreneuriat et l’entreprise ne soient pas davantage perçus comme quelque chose de positif, une prise de risque à encourager et non pas à compliquer ou à regarder avec méfiance…(mentalité française très différente de l’anglo-saxonne dans ce domaine)
– Une même reconnaissance de l’importance du travail en équipe, de la pluridisciplinarité qui aurait intérêt à être davantage encouragée en France (par exemple entre universitaires et industriels )
– Une même reconnaissance de l’importance d’avoir été soutenue, encouragée par leur famille et leur entourage proche ; d’avoir un conjoint qui soit prêt à prendre le relais, à partager les tâches domestiques et familiales ; d’avoir rencontré des femmes qui y étaient arrivées pour leur montrer le chemin et les inspirer..
Pour information, le prix Cartier Women’s Initiative Awards a été créé il y a 6 ans par Cartier en partenariat avec l’école de management INSEAD, McKinsey et le Women’s Forum avec pour objectif de soutenir des femmes entrepreneuses en phase initiale de développement (entre 1 et 4 ans d’existence) et d’encourager le partage d’expériences et le soutien mutuel.
Cette année, les 18 projets retenus sont liés à la santé, l’éducation, l’emploi, la gestion des déchets sanitaires, l’intervention d’urgence. Les jury ont évalué le degré d’innovation de l’entreprise, le potentiel de développement, la viabilité financière et la portée sociale du projet.
Le 11 octobre prochain, à l’occasion du Women’s Forum à Deauville 6 lauréates (une par grande région du monde : Europe, Asie, Afrique, Moyen Orient, Amérique latine, Amérique du nord) seront récompensées et recevront un soutien financier, un réseau stratégique et les conseils d’un coach.
Bravo à nos deux frenchies (il n’y avait plus eu de finalistes françaises depuis 2007) ! Des exemples inspirants, optimistes, positifs… Des femmes à la fois humbles et fières, modestes et ambitieuses. Un peu comme nous toutes, chacune à notre niveau, non ? 😉
Pour en savoir plus sur les finalistes et leurs projets http://www.cartierwomensinitiative.com/sites/default/files/uploads/pdf/Dossier_de_presse_BD.pdf
Et rendez-vous le 11 octobre, peut-être en direct de Deauville, pour connaître la lauréate pour la région Europe (une néerlandaise est également en lice, qui a lancé un site de financement participatif d’auteurs en devenir, TenPages.com).
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