J’annonce l’ouverture officielle de la rubrique Spécial Eté (même si les trois quarts de la France ne sont pas vraiment concernés par cette saison !). Cette année, j’ai le plaisir de vous présenter « Le dictionnaire de la conciliation vie privée / vie professionnelle ».
Il s’agit d’un projet collaboratif que j’ai lancé il y a quelques semaines. Une bonne trentaine de mots ont déjà trouvé preneurs ! Un grand merci à ces premiers contributeurs. Tout le monde peut bien évidemment y participer et choisir un mot qui l’inspire pour écrire un petit article autour de ce mot (vous pourrez revoir sur ce billet les mots déjà choisis…mais la liste est encore largement ouverte !).
Durant les prochains mois, je vais régulièrement mettre en ligne les articles des participants, pas forcément par ordre alphabétique, mais dans l’ordre d’arrivée tout simplement.
Pour ouvrir le bal, voici la lettre C comme Culpabilité (un mot qui peut parfois prendre une place énorme dans la conciliation vie personnelle / vie professionnelle…), un article rédigé par Mamanwhatelse. Un grand merci à elle !
« C comme Culpabilité
Avant d’être maman, la culpabilité, je ne connaissais pas.
A croire qu’à la naissance de notre premier enfant, on nous en injecte une bonne dose, à notre insu.
Il y a 7 mois, j’étais encore une working mum avec un boulot, quelques responsabilités, des collègues et des objectifs.
Et puis j’ai tout envoyé bouler.
Je n’y arrivais plus.
Rongée de l’intérieur par un terrible sentiment, qui ne me faisait me sentir bien ni chez moi avec mon mari et mes enfants, ni à mon travail.
La culpabilité s’était emparée de moi, insidieusement, sans prévenir.
Il ne se passait pas une journée sans que je ne me sente :
+ Coupable d’arriver vers 9h, après avoir déposé l’un à l’école et l’autre chez son nounou.
+ Coupable de m’éclipser d’une réunion en catimini à 17h45, réunion qui était sensée se terminer à 16h…
+ Coupable de mettre la clé dans la porte de mon bureau à 18h.
+ Coupable de faire partie de celles qui refusent de prendre une étudiante pour prendre le relais de la nounou, pour gérer les bains et diners.
+ Coupable de devoir partir en urgences pour cause d’enfants malades
+ Coupable d’arriver un peu plus tard ou partir un peu plus tôt pour cause de rendez-vous chez le pédiatre
+ Coupable de vouloir m’occuper de mes enfants et de continuer à avoir une vie professionnelle.
+ Coupable d’être une maman qui travaille.
+ Coupable d’être au travail quand je n’étais pas à la maison et coupable d’être à la maison quand je n’étais pas au travail… un cercle vicieux…
Maintenant, je connais les raisons qui m’ont poussé à me sentir si coupable : un boulot que j’effectuais sans passion, un milieu très masculin où les femmes n’exerçaient que des postes d’assistantes ou de stagiaires, un ancien boss qui me souhaitait une bonne après-midi quand je partais à 18h… un cocktail explosif qui m’a été fatal.
Aujourd’hui, je me reconstruis, je cherche mon équilibre.
Je suis prête à faire de nombreuses concessions, mais je ne veux plus de cette culpabilité.
Je cherche encore le job idéal, celui-là qui me permettra de concilier vie privée et vie professionnelle, sans culpabiliser à longueur de journée.
Car oui, un métier qui permet de s’épanouir professionnellement et de sentir bien dans ses baskets de maman, ça existe. Il ne me reste plus qu’à le trouver ».
N’hésitez pas à commenter, réagir et à apporter votre propre « définition » de ce mot dans les commentaires
Prochaine lettre : R comme Réussir par Isabelle qui a écrit Devenir mère et Réussir sa vie professionnelle
Illustration trouvée sur ce site
On a eu le même boss ?
babsgirl
Ca me fait penser aux blagues qui circulent au boulot de Mr Sioux : genre quand tu pars à 17h (en ayant tes heures de la journée bien sûr), on te demande si t’as pris ta 1/2 journée… hahaha ! C’est un problème éminemment français que ces histoires de « présentéisme », de devoir « faire des heures » pour montrer que ci ou ça… pour aussi bien se faire remercier quelques mois plus tard sans état d’âme !
Bref, de mon côté, je cherche aussi mon équilibre. Je pensais l’avoir trouvé avec mon 80% après l’arrivée de mon fils mais je sens que la naissance de ma 2e va remettre pas mal de choses en question, d’autant plus que ma boîte ne va pas très bien.
Mais pour l’instant, je cogite toujours pour trouver les conditions (financières surtout !) à cet équilibre miracle !!
Madame Sioux
Partie aux Etats Unis depuis un an, dans le même état émotionnel que Mamanwhatelse, je découvre que cette culpabilisation et ce culte des horaires est très franco-français….
Depuis 6 mois j’ai repris une activité professionnelle dans mon nouveau pays, un poste avec beaucoup plus de responsabilités et de challenges que celui que j’avais en France, j’ai repris en me résignant à retrouver cet état de culpabilisation et de souffrance et là grosse surprise !!! Je pars à 18h et tout le monde crie au miracle, car aux US la vie de famille est sacrée, et les mamans partent vers 16h30, 17h, les papas aussi d’ailleurs….
Ici nous n’avons que 2 à 4 semaines de vacances par an…. mais à choisir je préfère profiter de mes enfants au quotidien tout en ayant un job dans lequel je m’épanouis ! et faire une croix sur mes 7 à 8 semaines de vacances par an !
CaroBoston