Depuis un petit moment déjà, j’avais envie de savoir ce qu’étaient devenues les personnes que j’avais eu l’occasion d’interviewer ou de faire témoigner sur En aparté. Un petit échange avec l’une d’entre elles a été le déclic. Voici donc des nouvelles toutes fraîches de Valentine, Nicolas et Lucie.
Merci à eux trois !
Valentine (pour lire son précédent témoignage, c’est ici, le quatrième)
Depuis votre interview/témoignage sur En aparté, votre situation personnelle et professionnelle a-t-elle
évolué ?
Oui, j’ai une troisième petite fille de 4 mois !
Professionnellement, la situation s’est sérieusement tendue depuis la crise de 2009, beaucoup de nouveaux entrants sur le marché du coaching et des missions longues en formation qui se sont brutalement arrêtées. Globalement, je m’habitue à un manque de visibilité sur mon carnet de commande, et une incertitude qui n’est plus seulement liée à l’entrepreneuriat mais aussi au marché sur lequel je suis.
Votre équilibre vie personnelle / vie professionnelle a-t-il été modifié ? En bien ou en moins bien ?
L’équilibre est maintenu globalement car le rythme de journée reste le même, mais je suis sûrement plus tendue car j’ai un enfant de plus à la maison et une activite professionnelle plus stressante car fragilisée par la crise.
Je ne regrette toutefois pas mes choix et le temps « libéré » par les annulations est mis à profit pour réajuster mon offre au marché, prospecter, jouer la carte reseau et je retombe à peu près sur mes pieds.
Et dans 1 ou 2 an, comment vous voyez-vous ? quel équilibre aimeriez-vous bien atteindre ?
J’aimerais poursuivre dans le même métier mais profiter d’une disponibilité croissante pour partir facilement en
déplacements et me positionner sur des missions de plus grande ampleur.
Lucie (pour lire son précédent témoignage, c’est ici, le troisième)
J’ai quitté mon ancien employeur en avril 2010 pour me lancer en tant que consultante en gestion de projets handicap dans les entreprises. Ce choix a été la conséquence du souhait de profiter directement des fruits de mon travail et de gérer mon temps comme je l’entends. J’ai en effet été « salariée » pendant 12 ans et finalement assez déçue du mode de management généralement appliqué dans les entreprises pour lesquelles j’ai travaillé.
J’ai profité de cette période de transition pour faire un vrai bilan professionnel avec un coach et pour prendre du recul sur la place que prenait le travail dans ma vie. Je suis une personne particulièrement impliquée et « bosseuse » avec un fort besoin de reconnaissance. Or, en particulier lors de ma dernière expérience qui a duré 6 ans, j’ai eu le sentiment d’être « utilisée ». Les conditions de travail étaient très difficiles (management absent, sous-effectif permanent et absence de perspectives d’évolution).
Le retour sur investissement était donc plutôt décevant et à 35 ans, j’avais besoin de mieux équilibrer mes vies pro et perso.
Je me suis donc lancée en juin 2010. Les trois premiers mois ne sont pas évidents : on doute, on remet en cause, on regrette le travail en équipe, le fait d’être « portée » par une structure, bref, on cherche ses repères. Passer du statut de salarié au statut de « chef d’entreprise » demande un gros travail sur soi 😉
Aujourd’hui, les efforts commencent à payer. J’ai décroché une première mission passionnante et une deuxième est sur le point d’être signée. J’ai plus de temps pour moi, je me suis remise au sport et nous allons mettre en route un autre projet passionnant : faire un enfant ! Dans 2 ans, nous nous voyons vivre en province (plutôt dans le sud-ouest) avec une vie plus proche de la nature. Nous serons toujours indépendants !
Nicolas (pour lire son précédent témoignage, c’est ici)
Depuis votre interview/témoignage sur En aparté, votre situation personnelle et professionnelle a-t-elle évolué ?
J’avais répondu au premier témoignage en décembre 2008. 2 ans se seront bientôt écoulés et les situations ont évolué de part et d’autre
– sur le plan professionnel : l’agence web Metycea que je codirige a fêté ses 3 ans le 22 octobre dernier. Passer ce cap aura nécessité une constance et une rigueur dans la gestion de la société. La croissance de l’entreprise aura fait passer Metycea de la phase de création à celle du développement dans laquelle la part d’inconnu est enfin moins grande.
– sur le plan personnel : ma fille a désormais 2 ans et demi. Petit à petit, j’ai appris à mieux échanger avec elle et nous avons aujourd’hui une relation plus agréable et plus complice que quand elle était un bébé de 5 mois. Je deviens petit à petit père…
Votre équilibre vie personnelle / vie professionnelle a-t-il été modifié ? en bien ou en moins bien ?
De manière globale, je pense que j’ai progressivement réussi à rééquilibrer ma vie privée face à ma situation professionnelle. Même si cela reste encore très difficile en semaine, j’apprécie de pouvoir amener ma fille deux matins par semaine à sa nounou et de pouvoir parfois la voir le soir pour partager un moment avant le coucher. Le week-end est désormais une période quasi acquise où je profite de me reposer et de me détendre avec les amis et la famille.
Cette amélioration est venue avant tout d’une volonté personnelle à ré-imbriquer de la sphère privée dans ma vie. Le quotidien de chef d’entreprise demande à savoir prendre de la distance, à savoir se reposer quand cela est possible de telle sorte à rester « frais » sur le long terme. Avec une seule semaine de vacances à mon actif en 2010, il est important de saisir toutes les opportunités de vivre pour soi dans le quotidien. En outre, la gestion de l’entreprise est plus évidente car moins incertaine après 3 années d’activité et j’ai aussi la chance d’avoir à mes côtés des personnelles sérieuses et impliquées (1 associé en cogérance et 3 salariés).
Et dans 1 ou 2 an, comment vous voyez-vous ? quel équilibre aimeriez-vous bien atteindre ?
Si les choses se poursuivent comme elles se dessinent depuis 3 ans, je devrais arriver à toujours mieux concilier ma vie privée et professionnelle. Pour autant, je suis d’avis à penser que rien n’est acquis et qu’une grande partie de la réussite de cet enjeu se situe en réalité dans le développement ou non de Metycea. De fait, il faut donc au maximum arriver à vivre sa vie d’entrepreneur de manière globale et non comme une vie en opposition avec sa vie privée.
Il faut accepter de se fixer des enjeux à titre privé sans quoi le professionnel prend à défaut toujours le dessus. Pour ma part, après 3 ans de congés « éphémères », j’ai choisi d’organiser mes congés 2011 un an à l’avance. Je pars cette fois 2 semaines consécutives à l’étranger en mai prochain (une première depuis la création de l’entreprise). Il me reste désormais 7 mois pour tout bien préparer sur le terrain professionnel…
J’attends avec impatience les réponses de tous les autres (et il y en a !!!). Je compte sur vous ! Merci
Ceux et celles qui ont envie de répondre à ces 3 petites questions en commentaire (en partant de l’année 2008 par exemple), même si elles n’ont pas témoigné précédemment, sont les bienvenus !!
C’est encourageant tout ça!
Maman Crevette