Il me semble que la question de la disponibilité est au coeur des réflexions autour de la conciliation vie privée / vie professionnelle. Etre disponible pour son travail est-il compatible avec être disponible pour sa vie personnelle et familiale ? Heureusement, oui ! Pour simplifier, on peut consacrer des plages horaires à sa vie privée et d’autres à sa vie professionnelle. Et durant ces créneaux, une disponibilité totale serait acquise. C’est la réponse idéale. Comme ça, cela a l’air tout simple…Mais concrètement, cela se complique…
Car la disponibilité physique et temporelle n’est pas la seule à entrer en jeu. Il y a aussi la disponibilité mentale et psychologique. Et là, cela devient plus difficile. En effet, il ne suffit pas d’être disponible physiquement pour l’être aussi mentalement. En effet, une personne peut être disponible, c’est-à-dire, présente au travail mais préoccupée par des problèmes personnels et inversement une personne peut être présente chez elle mais occupée à lire ses mails ou l’esprit encombré par des soucis professionnels, les dossiers à boucler, la réorganisation en cours ou un client exigeant, etc. et donc ne pas être réellement disponible. Or, il ne faut pas se leurrer, une vie professionnelle bien remplie est exigeante, une vie personnelle bien remplie l’est également. La volonté et la motivation sont certes fondamentales mais la disponibilité n’est pas non plus extensible à l’infini…
Car qui dit être disponible, que ce soit dans la vie privée ou dans la vie professionelle, dit écoute, énergie, engagement, proximité, patience, investissement, attention, concentration…et temps bien sûr ! Et toute responsabilité, qu’elle soit familiale ou professionnelle, demande ces qualités.
Or, on le sait pour réussir dans l’entreprise, une grande disponibilité est demandée. A juste raison et parfois à beaucoup moins juste raison. Le fait est que réussir en entreprise nécessite généralement d’être présent, de s’investir, de participer à des projets transverses, d’assister à des réunions parfois tardives, de pouvoir faire des heures supplémentaires de façon impromptue, d’être mobile (déplacements fréquents, voire mobilité géographique lointaine). Sans compter que pour que réussir, évoluer, il faut se faire connaître et y consacrer du temps et de l’énergie (car cela tombe rarement tout seul !). Cela veut dire notamment participer à des réseaux, des événements, des soirées, etc.
Or combien de personnes (les femmes surtout !) disent qu’elles ne peuvent pas être disponibles partout et en même temps et qu’elles n’ont pas assez d’énergie et de disponibilité (physique et mentale). Comment gérer ces nombreuses demandes de disponibilités simultanément ? Certes, c’est possible. Certains et certaines le font avec talent. Mais cela demande quand même une sacrée énergie !
Heureusement des pistes existent pour concilier les deux et pour que la disponibilité soit optimale dans les deux sphères : une meilleure répartition des tâches ménagères et parentales au sein du couple (pas forcément simultanément mais par périodes), l’évolution dans certaines structures d’une culture du présentéisme ou de disponibilité totale vers une culture du résultat moins focalisée sur la présence ou sur l’amplitude horaire, la mise en place des horaires flexibles (choisis) ou du télétravail, le développement du temps partiel (choisi et pas trop pénalisant si possible !), la prise en compte par les entreprises des situations familiales (cf. la charte de la parentalité par exemple), la diversification et assouplissement des modes de garde, l’existence d’aides financières, etc.
N’empêche que c’est difficile 
La parole est à vous !
L’illustration a été trouvée ici
Bravo encore pour cet article !
Là encore on touche à la charge morale dont tu avais parlé dans un précédent billet.
Combien de femmes et d’hommes aussi, ont dû faire des concessions personnelles pour avancer prfessionnellement ?
Je rajouterais, que le bon dosage entre les deux est souvent une question d’organisation mais aussi d’argent…
Continue ! Tes articles nous font du bien !
Florence
Merci Flo !
Effectivement il y a un lien avec la charge mentale…
Mais au-delà de la charge mentale, l’engagement de manière générale prend du temps et nécessite de la disponibilité…et peut-on multiplier à l’infini la disponibilité physique et mentale ???
Et sinon, tout à fait d’accord avec toi pour dire qu’une bonne organisation et des facilités financières aident beaucoup 🙂
Gaëlle
Et non, on ne peut pas multiplier la charge à l’infini et le prix à payer est souvent lourd, soit du côté familial, soit du côté professionnel.
Véronique
Quel débat ! il fait ressortir une chose : la culpabilité. très présente chez les femmes : quand on en fait beaucoup au boulot, on passe souvent pour une mauvaise mère mais quand on prend son PC sous le bras le soir pour travailler à la maison et laisser les loulous devant un DVD, on a l’impression d’en être vraiment une. Ma concession professionelle a été de prendre un congé parental pendant un an, pour laisser à mon mari le temps de s’investir dans une nouvelle fonction et à mon petit troisième de grandir un peu. Marre de courir, marre de presser le enfants, marre d’avoir l’impression de mal faire mon boulot ou de ne pas assez m’investir. C’était juste une pause pour repartir à fond dans mon job et sereine. Oui mais le boulot n’attend pas. Le résultat : plus d’opportunité pour moi suite à un plan social. Retour à la case départ, mais n’est ce pas une chance de trouver quelquechose qui me permettra de concilier ma vie personnelle et professionnelle, de prendre du recul ?
Une maman en pleine réflexion …
Babsgirl
@ Véronique : je suis d’accord avec toi…et trouver l’équilibre n’est pas chose aisée….
@ Babsgirl : merci pour ce témoignage ! et bravo pour ton humour sur ton blog et ta capacité de rebondir…en espérant que ta petite e-boutique deviendra grande !
Gaëlle