Le magazine Sciences Humaines a consacré un dossier très bien fait sur le « Malaise au travail » (stress, démotivation, reconnaissance). Il s’agit du n°12 daté de septembre-octobre-novembre 2008 (on peut le commander en ligne sur leur site).
Au sommaire : le difficile métier de cadre, les émotions au travail, l’aveuglement organisationnel, le désengagement des salariés, les ressorts de la motivation, l’implication, le stress au travail, la quête de sens, la reconnaissance au travail, une radiographie des suicides au travail, les cadres rebelles et enfin la face cachée des organisations.
Le directeur de publication, Jean-François Dortier, ouvre le dossier par un article intitulé « Le blues du dimanche soir ». Selon une étude du groupe Monster (avril 2008), 52% des salariés français souffriraient de troubles du sommeil la nuit du dimanche en pensant à la reprise du lendemain.
A qui la faute ?
– les contraintes économiques : la concurrence et le diktat du marché, la course à la productivité, la précarité croissante, etc.
– le piège de l’autonomie : chacun veut s’épanouir, se réaliser, avoir des activités à la fois enrichissantes et diversifiées , on désire à la fois bien faire et se faire du bien. Mais cette attente à un coût humain élevé, pouvant provoquer une instatisfaction permanente, un décalage entre ses idéeaux et la réalité : l’autonomie peut devenir épuisante,
– la désinstitutionnalisation de certaines professions (enseignants, policiers, professionnels du soin ou travailleurs sociaux). Les normes qui encadraient leur activité sont devenues moins rigides. Du coup, il devient nécessaire pour chacun de récréer son métier sans modèle clairement établi. Or plus le travail se révèle créatif, ouvert, incertain, plus l’individu s’épuise à le réinventer au quotidien.
– pour les cadres intermédiaires, deux impératifs contradictoires : celui de l’efficacité et celui des bonnes relations humaines.
– la relation avec le public (toujours plus exigeant), autre facteur de stress et de souffrance au travail (or 71% de salariés travaillent au contatc d’un public)
– le stress technologique et informationnel (celui des mails et des portables)
– le manque de reconnaissance
– la perte de sens
– le sentiment d’injustice
Que faire ?
Fuir (flight) ou affronter la situation (fight)
Partir (exit), contester (voice) ou se soumettre (loyalty)
– La fuite peut prendre la forme d’une démission et du choix d’un autre travail ou d’une autre vie (exemple : les cadres qui démissionnent pour aller ouvrir une chambre d’hôtes ou des ingénieurs qui passent le concours d’instituteurs…) ou d’un désengagement (stratégie de retrait, du « planqué »)
– La confrontation, la résistance, la rébellion parfois constructive
– L’adaptation : les salariés peuvent recourir à toute la gamme des stratégies d’adaptation de la gestion du stress aux multiples techniques de gestion du temps, de la conduite de réunion, de la communication, de la gestion des conflits et de tout autre forme de coaching qui vise à remotiver et réenchanter le travail.
Je reviendrais au cours de cette semaine sur différents points abordés dans ce dossier vraiment très bien écrit et documenté (reconnaissance, motivation, implication ou désengagement, quête de sens), certains d’entre eux ayant déjà été abordés sur ce blog (ici, ici et là !).
Et promis, je parlerai aussi d’épanouissement au travail 🙂
N’hésitez pas à apporter votre témoignage ou tout simplement une petite réaction !
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